• Bonjour,
    Aujourd'hui je vous partage mon questionnement sur la lecture, en particulier sur les exercices de lecture qui accompagnent parfois les textes lus en classe. 

    Comment j'en suis venue à réfléchir à cette question ? Une histoire de quota...
    Je vous partage le contexte de cette réflexion :
    - Depuis plusieurs mois et en particulier il y a une semaine, je discute avec une collègue et amie, sur sa manière se pratiquer la lecture et notamment de proposer des exercices, ce que je ne fais que rarement dans ma classe.
    Elle utilise les séries d'album Ribambelle (donc elle ne photocopie pas de tapuscrits comme moi).
    Elle étudie 1 oeuvre par période et propose des exercices de lecture et de compréhension que ses élèves font en autonomie.
    Elle me proposait de m'envoyer des exercices pour que je teste en classe. 
    Hors justement j'avais décidé cette semaine de commencer une séquence que j'avais préparée. Et j'avais décidé de tester de donner plus systématiquement des exercices suite à la lecture d'un texte.
    Et c'est à ce moment que l'ordinateur m'a indiqué que je n'avais plus de crédit sur mon compte (badge).

    A ce jour, j'ai donc épuisé mon quota de photocopies prévu par la municipalité où j'enseigne.
    Les années précédentes, nous avions en plus dans l'école une vieille photocopieuse récupérée, en dehors du crédit de photocopies alloué par la mairie, ce qui nous ajoutait 2 000 photocopies.

    Nous ne sommes pas les moins bien lotis, nous avons un quota correct, mais j'avoue qu'être limité dans sa pratique par une question de photocopies, ça m'énerve un peu, portant déjà mon attention à ne pas gaspiller, à limiter et me demander si c'est essentiel, à faire des recto-verso etc...
    Evidemment on peut aussi parler de la différence -je dirai même l'injustice- entre nos classes à 24-25 (et encore cette année l'effectif est plus bas, et je ne parle pas des collègues de CM qui ont des classes de 27, parfois 29) en regard des CP et CE1 dédoublés, dans la même ville, à 12, 13, 14, 15...

    Du point de vue pratique :
    J'en suis venue à réfléchir sur le côté pratique : comment éviter d'être à court de photocopies vu la quantité de textes et d'exercices dans une année de CE1, multiplié pour le nombre d'épisodes (x le nombre d'élèves).
    Sur internet, on ne voit que très peu d'organisations autres que le tapuscrit + le questionnaire.
    (D'ailleurs souvent appelée "l'exploitation", le terme nous ramène en un saut à l'époque de l'esclavage, à ces images qui y sont associées :les champs de coton, les coups qui pleuvent, les corps qui tombent sous la fatigue et la maltraitance et les chants qui résonnent de loin dans nos têtes, à nous qui ne l'avons pas vécu. 
    Ou encore aux énormes exploitations agricoles, leurs machines et la cadence de production industrielle, qui, loin de l'image pittoresque des petites fermes au bon air de la campagne, où il fait bon vivre, où on élève quelques bien bonnes bêtes, où on entend les coqs et les poules au petit matin, ou encore des cueilleurs dans les vergers,... ces exploitations donc pillent, assèchent, appauvrissent nos terres de leur ressources.
    Bref, rien de bien réjouissant dans ces exploitations de texte qui présentent de très nombreuses fiches, une quantité de travail à abattre assez impressionnante pour un petit texte ou un petit album de rien du tout sans prétention, plein de belles images et de beaux mots qui s'envolent vers les esprits des petits enfants, qui ont juste l'espoir de faire rêver, faire vivre des émotions, raconter des histoires rigolotes ou belles, drôles ou effrayantes.
    Un petit livre bien humble dans l'océan des livres, qui prend une importance démesurée en se payant le luxe d'être étudiée pendant 6 semaines, 2 fois par semaine, rien que ça ; qui se fait décortiquer par les élèves et leur maîtresse qui veulent avoir tout vu et tout compris, qui se fait déshabiller, qui perd de son mystère, de sa magie et de sa poésie. Alors qu'il n'a rien demandé).
    Petite (longue) parenthèse refermée...

    Pour en revenir à ce souci de photocopies :
    Voici ce qu'on m'a proposé sur le groupe facebook où j'ai exposé mon problème :
    - acheter des manuels de lecture (équiper ma classe d'une série de manuels contenant des textes)
    Mon avis : il faut consacrer un budget spécifique, une année donnée. C'est un choix d'équipe d'offrir une partie de son budget aux classes de CE1 pour leur permettre d'équiper une classe. Sinon on équipe sa classe seulement sur le budget de cette classe, étalé sur plusieurs années, et on réduit d'autant le budget pour le reste du matériel.
    Autre élément à prendre en compte : on ne peut pas choisir les lectures.
    Pour toutes ces raison, il faut bien choisir son manuel.
    - acheter des fichiers consommables, chaque année, pour les exercices de lecture
    Mon avis : il est hors de question pour moi d'acheter un consommable chaque année, uniquement pour la lecture.
    - organiser le temps de lecture en ateliers tournant par groupe
    Et donc faire seulement 6 photocopies des textes et exercices. Les élèves lisent alors le texte et font les exercices sur fiche plastifiée.
    Mon avis : une bonne idée de faire en ateliers tournants, mais ça me pose problème que les élèves ne gardent pas une trace de leurs exercices. 
    Et puis faire des exercices sur fiche plastifiée... pfff... l'écriture est trop grosse, ça tache, beurk beurk, ça limite beaucoup les exercices (colorier). On corrige le travail que l'élève a fourni et hop, tout est effacé ! Génial pour donner de l'importance à ce que produit l'élève.
    Surtout devoir corriger le travail avant que l'autre groupe doive utiliser les feuilles, donc corriger avec l'élève puisqu'on efface tout. Autant dire que ce n'est pas pour moi.

    Les élèves n'ont pas non plus de textes de lecture personnel, "à eux" ; ce n'est pas ce qui me soucie le plus, puisqu'avec un manuel ou une série de livres, ça revient à peu près à la même chose, et en général les feuilles du lutin de lecture sont allégrement jetées par les familles en fin d'année.
    Ce qui ne me parait pas acceptable, me pose un réel problème c'est surtout qu'ils n'aient pas les textes à relire le soir.
    Un autre bémol, pas de possibilité de lire le texte en classe entière avec le texte sous les yeux.
    Ce qui limite quand même beaucoup la pratique, c'est un vrai choix d'organisation de la classe.
    C'est un peu moins pratique pour les élèves aussi de n'avoir que le texte projeté au tableau.

    Voici les solutions que j'envisage :
    - utiliser davantage les séries présentes dans l'école, et donc n'avoir que les exercices à photocopier.
    - du coup, investir dans de nouvelles séries de livres qui correspondent à ce qu'on souhaite lire en classe (par exemple les éditions Lire c'est Partir).
    - donner des activités ou exercices qui ne sont pas forcément à l'écrit mais manipulables.
    - donner des exercices non pas sur fiches, afin de limiter les photocopies, mais sur cahier.
    Tout ou en partie.

    Du point de vue pédagogique, sur les exercices :
    Je me questionne sur les exercices que l'on peut donner à l'écrit, c'est-à-dire sans les photocopier, par exemple à faire sur cahier, mais aussi d'autres genres d'exercices.
    Pour cela je me base en partie sur ce qui est proposé dans le manuel Mika CE1 que j'avais utilisé un an, puisqu'il était présent dans l'école.

    - Exercices pour recomposer des mots à partir : des syllabes, des graphèmes, des lettres (sac à lettre, nuages des syllabes...)
    Les élèves recopient le nuage / la bulle contenant les lettres, puis écrivent en-dessous le mot trouvé.

    - Exercices pour recomposer des phrases à partir des mots :
    Mots dans le désordre à replacer.
    Mots collés à séparer lorsqu'on recopie la phrase correcte. 

    -Vrai / faux, avec la phrase à recopier puis la réponse à écrire

    -Association de 2 parties, selon divers critères :
    *synonymes donnés à associer
    *mots de la même famille
    *mots qui ont un lien un animal et le verbe qui explique son cri
    *un fruit et l'arbre sur lequel il pousse
    *début et fin de la phrase
    *début et fin avec un lien de causalité (parce que, car, donc, alors...)

    - texte à compléter avec des mots manquants donnés.


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  • Tapuscrit avec texte un peu adapté (texte pris du blog de Teacher Charlotte).

     


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  • En ce moment je prépare ma période 4 (vacances = préparation) !

    Je fais évoluer la manière de procéder en lecture / littérature.
    Jusqu'à présent, lors des découvertes d'un nouveau texte, c'est moi qui lisais.
    Je prenais en charge la lecture des textes sur la 1ère séance.
    Puis les élèves avaient le texte et le lisaient lors d'une 2ème séance.
    Jusqu'à présent nous avons beaucoup travaillé la compréhension à l'oral parce que je menais un travail sur les stratégies de lecture. 
    (Cette année sur ma circonscription, notre formation cycle 2 est la compréhension de lecture avec le dispositif "Lecture Pas à Pas".)
    Et puis le niveau d'une grande partie de mes élèves était si bas (arghhh !) qu'ils étaient bien en peine de décoder 1 phrase seul.

    Après réflexion, il me semble important voire primordial de donner envie à mes petits élèves de lire pour découvrir par eux-même !
    Le gros groupe des "moyens" a progressé. Ils lisent un peu mieux, certains m'épatent, tandis que d'autres évidemment n'y arrivent pas et malheureusement ne sont pas assez au travail pour s'entraîner suffisamment...

    Certains qui ne parvenaient pas à lire 1 phrase tout seul, butaient sur chaque graphème complexe, commencent à ne plus s'arrêter (même si persiste dans leurs yeux cette lueur interrogative : "C'est ça maîtresse ?" à laquelle je m'efforce de ne pas répondre "Oui" mais "Est-ce que tu as compris ce que ça veut dire ?")

    Tout ça pour dire qu'à la rentrée, je ne lirai plus le texte à découvrir, mais que ce sont eux qui liront, chacun pour soi (silencieusement pour ceux qui le peuvent, sinon à voix basse) puis à voix haute pour la classe.
    J'ai choisi un roman trèèèès petit niveau, pour les rassurer, pour les motiver de lire "un livre en entier maîcresse !" et un vrai livre...
    Tout le monde aura le même livre, du groupe 1 au groupe 3. Même les plus en difficulté, car ça leur fera plaisir d'avoir le livre entre les mains pour regarder les images.
    J'en vois déjà un, qui a beaucoup de mal à se concentrer et à lire, essayer même de décoder tout seul quand un autre copain butera sur le mot (parce que OUI, aller plus vite et réussir à déchiffrer alors que l'autre n'y arrive pas, c'est une GRANDE motivation !)


    C'est un petit roman "policier" (haha !) que l'on va faire en 2 semaines.


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  • Voici venu l'hiver, et les temps froids qui vont avec lui...
    J'ai décidé cette période de partir sur l'étude du Roman de Renart qui m'est devenu familier car j'adoooore l'étudier avec mes élèves.

    J'ai trouvé les textes dans des anciens manuels de CE1 :
    -Mika (RETZ, 2002)
    -Le livre des bêtes CP-CE1 et l'Oiseau bleu CE1 (chez ISTRA, des manuels encore plus anciens, édités je crois en 1965 et 1972).

    Ces manuels ne sont plus édités, c'est pourquoi je me permets de publier ici mon travail, qui reprend ces textes.

    NB : Dans ces textes, le nom propre Renart (prénom qui est aujourd'hui pas ou peu porté) est volontairement orthographié avec un -d, d'une part car c'était le choix fait dans ces manuels ; deuxièmement pour que les élèves d'aujourd'hui mémorisent la bonne orthographe du mot, qui est aujourd'hui devenu un nom commun.

    ***Voici les textes tirés du Livre des bêtes CP-CE1 et de l'Oiseau bleu CE1. Ma collègue en a retapé une grande partie.
    Elle et moi avons fait quelques modifications (notamment l'ajout d'un lapin, à la place des anguilles qui m'embêtaient bien car elles revenaient 2 fois dans les textes...

    On est quelque peu magicien, on transforme les anguilles en lapins.
    Je me suis permis ce petit détail car je ne respecte pas l'ordre original des épisodes.

     

    *** 3 histoires (découpés en 6 textes) sont tirées du manuel Mika, je ne les ai pas retapés. Je photocopie 6 pages, donc je respecte les 10 % de reproduction autorisés. 

    Avec ma collègues nous avons adapté les textes en coupant en syllabes (en 3 couleurs) et en grisant les lettres muettes, pour les élèves en difficulté.

    Les voici (je les mets en ligne pour les projeter sur mon TNI et travailler dessus en classe).


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  • Bonsoir,
    Voici le tapuscrit que j'ai réalisé sur l'album "Une soupe 100% sorcière".

    EDIT : texte adapté syllabes en couleur / texte complet avec syllabes en couleur . texte entier avec lettres muettes grisées



    * Le groupe 1 (bons lecteurs) aura le texte intégral.
    Les élèves liront le texte puis feront des exercices de compréhension.

    * Le groupe 2 (lecteurs moyen et apprentis lecteurs) aura un résumé (texte plus court), avec les mariages de lettres (sons complexes) soulignés et les lettres muettes grisées.
    Ils liront le texte en s'aidant des "sons en couleur" pour chaque son complexe (mariage de lettres).
    S'ils ont le temps, ils feront un exercice de compréhension.

    * Le groupe 3 (non lecteurs) aura d'abord à reconstituer les mots du texte, avec les lettres données.
    Puis les enfants essayeront de repérer les mots qu'ils viennent de recomposer dans le texte, les entourer. Enfin ils reprendront depuis le début afin de déchiffrer le texte.
    Voici les tapuscrits des groupes 1 et 2.


    Voici les exercices + le texte du groupe 3
    Les exercices ont en partie été faits par ma collègue.

    Edit :
    J'ai fait l'épisode 1 hier.
    Après avoir un peu (beaucoup) réfléchi à ces difficultés, je vais faire un article.

    Petit bilan sur ce texte :
    J'ai eu beaucoup de mal à faire mes groupes car certains élèves sont "à cheval" sur deux groupes. Les textes ne sont pas forcément adaptés, soit trop difficile (le texte complet), soit trop court (le résumé).

    * Groupe 1 :
    Je trouve que le texte entier est bien pour 5-6 bons lecteurs (il n'y a que 2 élèves excellents lecteurs qui le lisent sans aucune difficulté). 

    Mais il est difficile pour certains de mes élèves du groupe 1. Ils lisent mais lentement. J'ai donc grisé les lettres muettes, et mis certains sons complexes en évidence. Je ne les ai pas tous mis car je considère que ces élèves ont déjà mémorisé beaucoup de sons complexes plus simples pour eux (ou an on eu) mais j'ai mis ceux qui "résistent" comme ill, gn -erre ou -ette.

    * Groupe 2, le résumé est peut-être un peu court pour certains. Mes élèves m'ont dit qu'ils avaient fini de le lire.
    En même temps, quand ils le lisent à voix haute, ils mettent beaucoup de temps à décoder 1 seule phrase.
    Mais les sons complexes sont nombreux. Ils sont difficiles pour ce groupe, mais je suis persuadée qu'il ne faut pas simplifier trop et que c'est en rencontrant ces sons complexes qu'ils vont les mémoriser et progresser.
    J'espère que ça les aide bien qu'ils soient soulignés.


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