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Progression grammaire et conjugaison
Depuis 3 ans maintenant, je ne suis plus les programmations de manuels et méthodes type Réussir son entrée en grammaire ou en vocabulaire de Retz, que j'avais utilisés auparavant.
J'écris chaque année ma propre programmation sur l'année, pour suivre l'ordre qui me paraît le plus cohérent avec les élèves.
Il y a quelques années déjà, et avec un public plus aisé, une partie des élèves de CE1 ne parvenait pas à lire des phrases en début de CE1. C'est fâcheux, quand on commence une méthode par "la phrase" puis "les types de phrases" et encore "la forme négative et la forme affirmative".
Premièrement, on perd nos élèves dès le début d'année, deuxièmement on leur donne une impression que dès les premières semaines ils ne sont pas au niveau attendu, qu'ils sont déjà à la ramasse, on les démotive.
Troisièmement, on se désespère (en tant qu'enseignant) en se disant "qu'est-ce que je vais faire avec ces élèves ?"
Après plusieurs années où ça se reproduit, on se dit soit : "Le niveau des élèves a vraiment baissé" et c'est une fatalité, bla bla bla.
Soit on se dit que non, on ne va pas se laisser avoir par des considérations pessimistes de ce genre.
Qu'après tout, c'est nous les maîtresses ici, c'est notre rôle, c'est à nous de leur apprendre, c'est à nous de leur offrir ce qu'ils n'ont pas eu à la maison, ou tout simplement ce qu'ils ne savent pas parce que... ce sont des enfants ! Ils ont 7 ans et ils ont encore "le droit" de ne rien savoir et de tout apprendre.
C'est à nous les prendre par la main et les guider sur le chemin de la connaissance, et que petit à petit ils vont progresser. Que nous sommes les adultes, nous sommes capables et qu'on va les amener où on veut.
Eux, ce sont des enfants, et ce n'est certainement pas leur faute s'ils ont "un niveau qui a baissé". Ils sont comme des éponges et ils apprennent ce qu'on leur donne, donc autant leur donner beaucoup à apprendre.
Et si, en fait, c'était nous les enseignants, qui devions revoir notre manière de leur enseigner ?
Et si, en fait, c'était juste la méthode qui n'était pas adaptée ?
Tout ça pour dire que j'ai vu qu'il était essentiel de revoir la progression que je suivais, quitte à laisser tomber la méthode clé en main, en particulier avec un nombre important de non-lecteurs ou apprentis-lecteurs. C'est le cas très souvent dans mon école, d'autant plus en CE1 (public REP, mais une des écoles isolées "non REP" parmi les 20 écoles de la ville environ).
J'adopte une progression "des petits pas" comme le dit Catherine Huby, c'est à dire partir des unités les plus petites (les mots) et facilement déchiffrables par les élèves, puis les groupes de mots, pour aller doucement vers la phrase.
Cette année je vais suivre la méthode de Catherine Huby "Du mot vers la phrase" qui part de cette même idée :
Commencer par étudier des mots, unités plus petites donc que les élèves peuvent mieux décoder.
Etudier toutes les natures de mots rapidement
(J'avoue que je suis encore un peu dubitative sur ce choix. Je suis comme Saint Thomas, je ne crois que ce que je vois. Donc on verra à l'usage si étudier les 5 natures de mots principales vues au CE1 en 3 semaines, puis revues toute l'année, est en effet judicieux et efficace).
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